vendredi 18 mars 2011

21 heures de travail pour une vie de bonheur! Episode 3

15h20, examen de mon col et cris de joie de la sage femme... "Génial, c'est génial"... et moi dubitative "c'est quoi qui est génial?", intérieurement je me dis, j'étais à un doigts large, vue comment elle s'extasie je dois être à 5 ou 6... que dalle!!! la dame se réjouit car mon col est passé de un doigt large à deux doigts en .... 12 heures!!! et là me viennent des envies de meurtres! La raison de sa bonne humeur c'était que mon col travaille tout seul malgré les contractions peu douloureuses et peu régulières...

Elle décide de décoller la membrane du col, histoire de faire avancer les choses (aïe!!! c'est pas des plus agréable cette manip') et de me brancher une perf' d’ocytocine pour provoquer plus de contractions une perf d'antibio... après m'avoir demandé de retirer mon jonc qui bien sûr est coincé depuis des années à mon poignet...... je ne reverrai plus ma chambre avant d'être Maman. et les choses sérieuses commencent.
On m'installe dans une salle d'accouchement, on me déshabille... et on affronte à deux les contractions qui se font de plus en plus douloureuses, régulières et les heures passent... en fait on est plutôt trois puisque le coeur de notre petit Loulou résonne dans la salle grâce au  monito!
Les minutes, puis les heures passent chaque contraction est plus douloureuse que la précédente, mais je garde le cap, la péri je la demanderai si vraiment je n'en peux plus... et on continue ce travail d'équipe, on souffle avec le ventre et on se concentre... je m'étonne de ma résistance mais la fatigue est là et il arrive un moment où je n'en peux plus, les contractions me font hurler de douleur,  pleurer... et je commence à ne plus en vouloir.  Finalement quand mon col est dilaté à plus de 7 cm je déclare solennellement à mon homme entre deux contractions que si il ne s'arrange pas pour trouver un anesthésiste qui me pose la péri dans les plus brefs délais il faudra qu'il trouve quelqu'un d'autre que moi pour accoucher!!! Comme les sage femmes nous avaient laisser seuls pour affronter ces contractions, il est allé leur faire part de mon souhait d'être soulagée et vite!!! Sauf que voilà si je suis arrivée la première à la maternité, cette nuit là six bébés sont nés (et j'ai été la dernière à accoucher!) autant dire que l'anesthésiste avait de quoi faire...

Quand il arrive enfin, on demande à mon homme de me laisser et de sortir de la pièce pour la pose la péridurale, et là la grande flippée des piqûres que je suis, fait un peu sa crise! Finalement pas le choix, il sort, la sage femme le remplace et c'est à elle que je broie le poignet pour résister à l'envie de trop m'agiter sur la table. Les douleurs des contractions que je ressens essentiellement dans le bas du dos sont trop violentes pour qu'on me pose la péri en position assise c'est donc couchée sur le côté que j'attend d'être apaisée... ce qui ne tarde pas à arriver. Etrange sensation que de sentir des fourmis envahir tout le bas de mon corps comme si je perdais le contrôle. La péridurale a souvent un effet qui se latéralise et c'est ce qui m'arrive je ne sens plus ma jambe gauche à un point que je ne peux même plus la déplacer sans l'aide de quelqu'un... Une des phrases "cultes" de cet accouchement restera celle que j'ai dit à la sage femme "c'est bizarre ma jambe gauche on dirait un bout de viande qui est pas à moi!", autant vous dire que j'ai déclenché un fou rire. Mon homme quand il est revenu à mes côtés ne m'a pas reconnu, la douleur avait disparue et à mon grand bonheur toutes les sensations étaient restées les mêmes, j'allais pouvoir accoucher en vrai et pas juste assister en spectatrice à la naissance de mon bébé... Mon ami l'anesthésiste passe juste pour savoir si je supporte bien la péridurale et là je sors ma deuxième phrase cultissime "Oui, Monsieur, ça va très bien Monsieur le Magicien"...

Je continue de sentir les contractions, mais tout est tellement plus serein... on s'assoupit même par moment... Quand finalement la sage femme vient vers 20h (si mes souvenirs sont bons!) pour nous annoncer que le bébé descend bien et qu'on va venir me préparer pour l'accouchement, à ce moment là on est encore le 1er février et la sage femme étudiante qui est avec nous m'affirme que le bébé naîtra en ce 1er février et qu'à 21h 22h au plus tard il sera là... Mon chéri envoie donc un texto plein de bonne volonté aux deux futures grands mères pour leur dire qu'on va me préparer et que vers 22h30 le bébé sera là. Notez qu'il avait inclus une marge d'erreur dans la prédiction  de la sage femme pour ne pas que les Mamies ne s'affolent si le bébé décidait de se faire désirer. c'était sans compter sur la notion plus que particulière que le personnel de la maternité a du temps... On ne commence à me préparer pour accoucher que vers 22h30!!! Plus de batterie au portable, et bien d'autres choses en tête on ne pense pas à prévenir les Mamies de ce contre temps... aïe!!!

Finalement vient le moment de pousser, de mettre au monde ce petit prince tant attendu... les choses prennent plus de temps que convenu et le coeur de mon ange ralenti, je pousse pourtant de toutes mes forces et je fais du mieux que je peux. Mais aussitôt que je reprend mon souffle le bébé remonte et tout est à refaire... L'obstétricien est appelé pour assister l'accouchement avec une ventouse... Aussitôt mon sang ne fait qu'un tour et malgré le masque d'oxygène qui m'empêche d'entendre ce qui se dit et qui m'empêche de parler, je ne veux pas de cette ventouse et quand le médecin entre dans la pièce, je demande à ce qu'on me laisse essayer encore une fois... Je pousse deux fois et la tête de mon fils est dehors! Désolée de t'avoir dérangé Monsieur le Docteur mais mon bébé c'est moi qui le met au monde... (vive la trouille de la ventouse!!! et la hantise que mon bébé ne soit déformé par cet engin...). Le reste se passe très vite, je n'en garde pas beaucoup de souvenirs ça a sûrement dû être très rapide, je sens Paul passer et je prononce ma dernière phrase phare "Ohlala ça fait drôle!!!" de nouveau éclats de rire de l'assistance!

Paul est là, on me le pose sur le ventre et les larmes montent, ma voix s'étrangle mais je parviens quand même à le trouver beau et à le dire... je lui susurre des mots d'amour à l'oreille tout en regardant son Papa droit dans les yeux... Il est resté avec moi, et on a mis au monde cet enfant ensemble... C'était notre accouchement... et le plus beau moment de notre vie. On était le 2 février et il était 0h13.
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5 commentaires:

  1. Beau récit !!

    J'aime beaucoup le "Monsieur le Magicien" !! C'est parfait !!

    Bienvenue à Paul !

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  2. Maah tu me l'as déjà raconté, et pourtant j'en ai des frissons en lisant le dernier paragraphe !!

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  3. Très émouvant... Tu as été drôlement courageuse en tous cas;
    J'ai hâte moi aussi d'avoir ma fille dans mes bras!
    De gros bisous à Paul

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  4. Que c'est mimi! Bravo à toi pour tous ces efforts et à ton homme qui est resté à tes côtés! Bienvenue au petit Paul!

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  5. Quelle naissance ! épique ton récit. J'espère quand même que ca se passera autrement pour moi, mais je te félicite, tu as évité la ventouse :)

    tu as bien mérité ton repos huhu !

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